Attaquant. Né le 27 octobre 1948 à Montbrison
International , 1 sélection
Il a passé l'essentiel de son enfance à Sail-sous-Couzan où ses parents tenaient une épicerie qui se situait d'ailleurs juste à côté de la Boucherie des Jacquet, une autre famille célèbre du village. Son père est d'origine grecque, ayant habité à Constantinople. Cette ville était devenue dangereuse pour les Grecs confrontés à l'animosité turque et il a donc fuit son pays pour échapper au service militaire. Il a épousé une jeune fille française et s'est parfaitement intégré dans la campagne forézienne.
Palmarès
Titre |
Années |
Champion de France |
1967, 1975, 1976 |
Championnat de Grèce |
1973, 1974 |
Coupe de Grèce |
1973 |
Ses dates clés
Type |
Date |
Adversaire |
1er match avec les Verts |
19/02/1967 |
Rouen |
1ère titularisation |
19/02/1967 |
Rouen |
1er but |
16/08/1974 |
Nîmes |
Comme son illustre prédécesseur, Aimé Jacquet, il parvient à entrer dans les rangs de l'AS Saint-Etienne qu'il incorpore en 1966. Jean Snella, alors entraîneur de l'équipe première, est intéressé par son profil d'attaquant puissant qui dispose d'une excellente frappe de balle et d'un bon jeu de tête. Il le fait débuter lors de la 25e journée du championnat de France à Rouen le 19 février 1967. Ce qui lui permet d'inscrire une première ligne à son palmarès : le titre de champion de France 1967 à 18 ans seulement. Cerise sur le gâteau : il est titularisé à l'occasion du Challenge des champions où s'affrontent le champion de France et le vainqueur de la coupe de France. Le 13 juin 1967, Saint-Etienne balaye Lyon 3-0 avec une attaque composée de Georges Bereta, Hervé Revelli un peu plus en retrait, Yves Triantafilos en tant que deuxième avant-centre, le tout épaulé par Rachid Mekloufi et André Fefeu ; excusez du peu. Désigné comme le meilleur joueur français de l'équipe de France junior qui a disputé un tournoi à Istanbul, Triantafilos semble à l'aube d'une carrière prometteuse.
Le détail de sa carrière à l'ASSE
En championnat
Années |
Niveau |
Matchs |
Buts |
Titulaire |
Remplacé |
Classement |
1966 - 1967 |
D1 |
1 |
- |
1 |
|
1er |
1974 - 1975 |
D1 |
29 |
11 |
24 |
- |
1er |
1975 - 1976 |
D1 |
6 |
2 |
5 |
- |
1er |
Total |
- |
36 |
13 |
30 |
- |
- |
En Coupe de France
Années |
Matchs |
Buts |
Titulaire |
Remplacé |
1974 - 1975 |
4 |
1 |
4 |
- |
En Trophée des Champions
Années |
Matchs |
Buts |
1966 - 1967 |
1 |
- |
En Coupe des clubs Champions
Années |
Matchs |
Buts |
Titulaire |
Remplacé |
1974 - 1975 |
5 |
3 |
4 |
- |
Yves Triantafilos
L'arrivée d'Albert Batteux, qui a remplacé Jean Snella, met un frein à sa progression. Le technicien rémois est moins convaincu par les qualités de « Tintin » surnom qui circule déjà dans la presse locale de l'époque. Accaparé par son service militaire qu'il effectue au Bataillon de Joinville, il est en outre moins disponible et il souffre de ses absences répétées lors des entraînements. Les dirigeants stéphanois acceptent même de le prêter la saison 1968-69 à l'équipe de l'Armée française qui est autorisée à participer au championnat de deuxième division. A son retour, on ne compte pas plus sur lui et il pose ses valises deux saisons à l'US Boulogne-sur-mer avec laquelle il obtient le titre de meilleur buteur de D2 en 1971.
Bien qu'ayant signé un contrat de quatre ans avec les Verts, Triantafilos ne peut se satisfaire de sa situation inconfortable et il décide de retrouver ses racines en signant pour le club de l'Olympiakos le Pirée, l'ASSE recevant en échange une indemnité de formation. Pour la petite anecdote, il y retrouve un certain.Roland Courbis. Pour peu de temps puisque ce dernier, au contraire de Triantafilos, aura du mal à s'intégrer à ce nouvel environnement. Peut être que la mentalité de l'Olympiakos, qui est le club des ouvriers et des marins, n'a-t-elle rien pour le satisfaire. Par contre, l'attaquant stéphanois y effectue trois saisons remarquables. Auteurs de 104 buts, il remporte deux titres de champion dont un doublé en 1973.
Le détail de ses buts
Adversaire |
D1 |
CDF |
C1 |
Dom |
Ext |
Années |
Lens |
4 |
- |
- |
4 |
- |
1974 - 1976 |
Nîmes |
2 |
- |
- |
2 |
- |
1974 - 1975 |
Hadjuk Split |
- |
- |
2 |
2 |
- |
1974 - 1975 |
Red Star |
1 |
- |
- |
1 |
- |
1974 - 1975 |
Bordeaux |
1 |
- |
- |
1 |
- |
1974 - 1975 |
Nantes |
1 |
- |
- |
1 |
- |
1974 - 1975 |
Lille |
1 |
- |
- |
1 |
- |
1974 - 1975 |
Reims |
1 |
- |
- |
1 |
- |
1974 - 1975 |
Angers |
1 |
- |
- |
- |
1 |
1974 - 1975 |
Rennes |
1 |
- |
- |
1 |
- |
1974 - 1975 |
Le Puy |
- |
1 |
- |
1 |
- |
1974 - 1975 |
Ruch Chorzow |
- |
- |
1 |
- |
1 |
1974 - 1975 |
Ses multiples
Adversaire |
Date |
Type |
Compétition |
Nîmes |
16/08/1974 |
Doublé |
4ème journée D1 |
Lens |
01/12/1974 |
Doublé |
19ème journée D1 |
Hadjuk Split |
06/11/1974 |
Doublé |
Coupe des champions |
Lens |
22/08/1975 |
Doublé |
3ème journée D1 |
TRIANTAFILOS LANCE L'EPOPEE
La nomination de Robert Herbin au poste d'entraîneur de l'ASSE ouvre de nouvelles perspectives à Triantafilos. En effet, Robby a décidé de mettre en place un projet qui s'appuie sur les jeunes du club. Il compte ensuite recruter avec parcimonie les éléments qui bonifieraient son groupe. Après avoir stabilisé sa défense avec les arrivées d'Yvan Curkovic et Oswaldo Piazza, il désire étoffer son secteur offensif mais il est particulièrement réticent à incorporer des éléments extérieurs qui risqueraient de ne pas adhérer à ses convictions. A cet effet, il a déjà obtenu le retour en 1973 de l'attaquant Hervé Revelli, ce dernier ayant l'avantage de bien connaître la maison. Herbin a besoin d'un autre renfort et plutôt que de faire appel à des joueurs du style de Marc Berdoll, terriblement efficace avec Angers, mais dont les aspirations ne cadreraient pas forcément avec les caractéristiques de l'équipe stéphanoise, Herbin a l'idée de rappeler Triantafilos particulièrement en réussite à l'Olympiakos.
Triantafilos est tenté par cette aventure car il a le désir de s'imposer dans son club formateur et après avoir donné son accord dès 1973, il revient dans le Forez à partir de la saison 1974-75 afin de renforcer une équipe ayant réalisé le doublé coupe-championnat.
Dans un premier temps, il est décontenancé par les méthodes de son nouvel entraîneur et il doit subir la concurrence des Frères Revelli et de Georges Bereta qui lui sont préférés pour animer l'attaque stéphanoise. C'est surtout un joker de luxe et c'est du banc de touche, au maximum, qu'il assiste aux trois premiers matches de Coupe d'Europe que ce soit contre Le Sporting Lisbonne ou le match aller contre l'Hajduk Split.
Pourtant, c'est en héros triomphateur qu'il entre dans la légende de l'AS Saint-Etienne le 6 novembre 1974 à l'occasion du match retour des huitièmes de finale de la Coupe d'Europe des Clubs Champions. Les Verts doivent remonter un handicap de trois buts concédés lors du match aller terminé sur une défaite amère 4-1 contre le champion de Yougoslavie. Il est de nouveau remplaçant mais alors que l'ASSE mène 3-1, Herbin décide de le faire entrer en jeu. Il a vu que Pierre Repellini commençait à fatiguer et que la défense centrale de Split se mettait à plier. Il fallait apporter un soutien de poids à Hervé Revelli pour la forcer à rompre définitivement. Il reste un peu plus d'un quart d'heure pour emporter la décision. Triantafilos remplace Repellini, Dominique Bathenay devenant arrière gauche, et il vient se placer aux côtés d'Hervé Revelli dans l'axe.
Arrive la 82e minute. A la suite d'un dégagement raté du gardien Meskovic, les Verts récupèrent le ballon. Il parvient à Patrick Revelli qui le transmet à son frère. Ce dernier le laisse intelligemment passer pour Triantafilos qui se trouve démarqué au niveau du point de penalty, oublié par la défense yougoslave dépassé par l'inspiration géniale de l'aîné des Revelli. Il fusille l'infortuné gardien et parvient à arracher les prolongations, les deux équipes étant à égalité sur l'ensemble des deux matches (4-1).
Et que dire de la 104e minute ? Hervé Revelli obtient un coup-franc intéressant à vingt-cinq mètres des buts adverses. Ni Jean-Michel Larqué, ni Georges Bereta n'ont la force de le tirer. C'est alors que « le Grec » demande le ballon à son capitaine qui d'une pichenette, le place sur orbite. Son tir transperce le mur et vient tromper Meskovic. Saint-Etienne est allé au bout de ses forces et Triantafilos a fait le reste permettant à l'ASSE de réaliser un exploit jugé improbable par la majorité des observateurs qui se lamentaient encore sur l'incapacité des Français à se transcender.
C'est une renaissance pour Triantafilos qui s'est toujours accroché malgré les événements contraires. Il profite du départ de Bereta à Marseille pour intégrer définitivement le groupe et il participe activement à la conquête d'un nouveau titre de champion en disputant 29 journées de championnat. Il est également titulaire lors des deux matches des quarts de finales de la Coupe des champions contre le club polonais de Ruch Chorzow. Il marque d'ailleurs le deuxième but en Pologne permettant aux Verts de revenir à 3-2 et de conserver toutes leurs chances de qualification pour le match retour alors qu'ils étaient menés 3-0 à une demi-heure de la fin de la rencontre. Toutes ces performances lui permettent d'avoir sa seule sélection en équipe de France contre la Hongrie le 26 mars 1975. Lors de ce match, il est l'auteur d'une talonnade décisive permettant à Henri Michel d'inscrire le premier des deux buts pour une victoire finale 2-0. Il est évidemment de la fête pour les demi-finales contre le Bayern Munich même si le résultat final n'est pas favorable.
Le détail de sa carrière en clubs
Année |
Club |
Pays |
Niveau |
Champ |
Buts |
Coupe |
B |
C1 |
B |
C2 |
B |
C3 |
B |
1966 - 1967 Saint-Etienne |
1 |
|
1 |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
1967 - 1968 |
Joinville |
France |
D2 |
17 |
13 |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
1968 - 1969 |
Joinville |
France |
D2 |
11 |
3 |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
1969 - 1970 |
Boulogne |
France |
D2 |
27 |
14 |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
1970 - 1971 |
Boulogne |
France |
D2 |
28 |
19 |
1 |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
1971 - 1972 |
Olympiakos |
Grèce |
D1 |
80 |
58 |
- |
- |
1 |
- |
1 |
1 |
4 |
1 |
1972 - 1973 |
Olympiakos |
Grèce |
D1 |
1973 - 1974 |
Olympiakos |
Grèce |
D1 |
1974 - Octobre 1975 Saint-Etienne |
35 |
13 |
4 |
1 |
5 |
3 |
- |
- |
- |
- |
1975 - 1976 |
Nantes |
France |
D1 |
24 |
9 |
1 |
1 |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
1976 - 1977 |
Nantes |
France |
D1 |
5 |
- |
1 |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
1977 - 1978 |
Nantes |
France |
D1 |
2 |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
1977 - 1978 |
Rouen |
France |
D1 |
10 |
1 |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
1978 - 1979 |
Kallithéa |
Grèce |
D1 |
55 |
30 |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
1979 - 1980 |
Kallithéa |
Grèce |
D1 |
1980 - 1981 |
Roanne |
France |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
1981 - 1982 |
Roanne |
France |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
Toutefois à l'issue de la saison, il préfère quitter le Forez pour rejoindre le FC Nantes prêt à l'accueillir. Il a des mots très durs au moment de son départ avouant qu'il avait perdu le plaisir de s'entraîner et qu'il s'y rendait comme quelqu'un « qui vient travailler à l'usine ». Ses paroles maladroites ont été mal perçues par une partie du public stéphanois qui s'est senti insulté par de tels propos. A Nantes, il gagne de nouveau le championnat en 1977 mais il perd peu à peu sa place de titulaire au profit de la nouvelle génération représentée par les Baronchelli, Pecout et Amisse. Evincé, il n'est même pas du voyage à Geoffroy-Guichard quand les Canaris ont explosé en demi-finale de la Coupe de France (5-1) après l'avoir pourtant emporté facilement au match aller (3-0).
Triantafilos en tire les conséquences et il signe à Rouen ou il réalise une dernière année en D2 (1977-78) bouclant ainsi la boucle en terminant une carrière sur le terrain qui l'a vu débuter dix ans auparavant.
Yves Triantafilos restera dans l'histoire de l'AS Saint-Etienne comme celui qui a lancé l'épopée européenne stéphanoise. Sans ses deux buts décisifs inscrits contre l'Hajduk Split, il est même probable que l'ASSE n'aurait pas connu la carrière qui a été la sienne par la suite sur la scène continentale.
Il n'est pas dans notre intention de résumer les exploits européens des Verts à la seule influence de l'attaquant puissant originaire de Sail-sous-Couzan mais il en aura quand même été le détonateur. Rien ni personne ne pourra lui enlever ce mérite.
Après le football, il a tenu un pub, travaillé dans l'immobilier entre autres.
Il a également organisé des stages de football à Saint-Anthème. Aujourd'hui, il
vit dans les Alpes-Maritimes.
Sa sélection avec l'équipe de France
Date |
Lieu |
Adversaire |
Type
rencontre |
Statut |
Score |
Temps de jeu |
26/03/1975 |
Parc des Princes |
Hongrie |
Amical |
T |
V |
2-0 |
90 min |
Ses buts sous les autres couleurs
Maillot |
Adversaire |
Compétition |
Buts |
Nantes |
Avignon |
D1 |
2 |
Nantes |
Lille |
D1 |
2 |
Olympiakos |
Dinamo Moscou |
C1 |
1 |
Olympiakos |
Cagliari |
C3 |
1 |
Nantes |
Valenciennes |
D1 |
1 |
Nantes |
Nancy |
D1 |
1 |
Nantes |
Bastia |
D1 |
1 |
Nantes |
Marseille |
D1 |
1 |
Nantes |
PSG |
D1 |
1 |
Rouen |
Monaco |
D1 |
1 |
Ses différents maillots
Nantes |
|
Olympiakos |
|