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À 56 ans, l'entraîneur annécien Michel Poinsignon s'apprête à diriger le premier 32e de finale de Coupe de France de sa carrière. Celui qui a fait grimper Rumilly, Chambéry puis Annecy - au printemps dernier - en CFA2 est un technicien reconnu de la région. Grâce à un sens du détail aiguisé.

Mercredi soir, la brume commence à descendre sur le Parc des Sports d'Annecy. Michel Poinsignon dirige l'opposition, où l'on peut se faire une première idée du onze qui débutera dimanche. Pour combattre toute forme d'espionnage de la part son voisin professionnel, le technicien annécien a dépêché un éducateur du club pour faire le tour des coursives de l'enceinte. Tout Michel Poinsignon est résumé là.

Rigueur, discipline, souci du détail. Poinsignon, c'est le professionnalisme chez les amateurs. « Mais pour que ça tienne, il ne faut pas de passe-droit. Un joueur qui sort du cadre, malgré le talent, il n'aura pas sa place dans mon fonctionnement », prévient-il.

Une discipline exacerbée, qu'il revendique et qui ne l'empêche pas d'avoir une remarquable gestion de son groupe. « Il est juste avec tout le monde », convient son attaquant Hichem Nefti, qui l'a découvert à Chambéry. « Il traite tout le monde de la même manière et ne te raconte pas n'importe quoi. »

Poinsignon combat l'exception. « Tout le monde ou personne n'est indispensable. Je ne veux pas que les joueurs s'installent. » Jusqu'à l'année dernière, en DH, où les remplacements sont illimités, il pouvait très bien faire sortir un cadre après 30 minutes de jeu dans un pur souci de turn-over. « Si un jour mon défenseur central se blesse, on fait quoi ? On met quelqu'un qui n'a jamais joué ? Nous sommes des amateurs, on ne peut pas faire se déplacer un mec pour jouer cinq minutes. Ça me fait ch? si on gagne un match et qu'un gars n'a joué que deux minutes. »

Dans le même ordre d'idée, il préfère ménager que sanctionner. « J'essaie toujours de mettre sur le banc quelqu'un qui a été bon le match d'avant. C'est plus facile à accepter et à expliquer. »

L'une des autres particularités de Poinsignon, c'est la connaissance de l'adversaire. « Tout ce qu'il dit dans le vestiaire, ça se produit en match. C'est un ordinateur. Les joueurs, la façon dont joue l'adversaire, il connaît tout ! », s'enthousiasme son président, Stéphane Loison.

Et il n'hésite pas à grenouiller dans les stades pour avoir un maximum d'informations à offrir à ses joueurs. « Je ne laisse rien au hasard. S'il faut faire 200 km pour aller voir un adversaire, je le fais », explique-t-il. L'an passé, les Minguettes de Stéphane Paille, alors en pleine bourre, avaient pris le bouillon à Annecy (4-1) : « J'ai su plus tard qu'il était venu nous voir jouer deux fois et j'ai compris certains trucs. »

Il y a quelques années, il aurait pu partir entraîner dans un centre de formation. « Je n'ai peut-être pas eu le courage. Professionnellement, je suis bien établi », explique ce conseiller clientèle dans une banque.

S'il peut s'appuyer sur une belle génération, Poinsignon restera l'homme du renouveau annécien avec deux montées lors des trois dernières saisons. « On voulait une pointure », justifie Loison. Et même si son équipe est en pleine ascension, ?'Poin-Poin'' pourrait s'arrêter à la fin de la saison. « J'ai toujours la crainte de faire l'année de trop. Six ans à Chambéry, c'était trop. » C'est la cinquième à Annecy.

Coupe de france (32e de finale) - Annecy (CFA2) - Evian TG (L2) dimanche, 14h30

Source : Le Dauphiné