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[Résultats France, samedi et dimanche] Arnaud Nordin double buteur contre Reims
[Hommages] Florilèges de déclarations suite au décès de Robert Herbin
Robert Herbin
Impossible de relever tous les témoignages émus liés à la disparition de
Robert Herbin.
Voici tout de même un florilège de réactions relevés dans les différents
articles de presse et réseaux sociaux.
Jean-Michel Larqué
"C'est un entraîneur qui avait amené des méthodes nouvelles dans le travail la
préparation des équipes, a estimé Larqué. J'ai passé des années avec
Robert en tant que joueur puis avec lui en tant qu'entraîneur, je ne l'ai jamais
entendu élever la voix. C'était un homme compliqué, mais c'est ce qui faisait
son charme. Il avait tellement de qualités à côté (de ses addictions) qu'on
aurait mieux fait d'en parler avant qu'il soit parti. On se souvient de Robert
comme entraîneur d'une équipe qui a gagné trois titres d'affilée, mais on oublie
que quand il a repris l'équipe, elle était en totale reconstruction (en 1972). Il a fait jouer plein de jeunes. Les (Dominique)
Rocheteau et (Patrick) Revelli, ils avaient à peine 19 ans quand Robby leur a
donné leur chance. C'est un entraîneur qui a formé des joueurs et les a amenés
au plus haut niveau. Il était un athlète fabuleux. Nous, les Verts de 76, on
sait tous ce qu'on lui doit."
Dominique Bathenay
"C'était mon entraîneur, celui qui m'a fait débuter en professionnel. Il a
beaucoup apporté au foot français et à Saint-Etienne bien sûr. C'est vrai que
Robby parlait très peu. Il pesait ses paroles. On n'avait pas tellement de
relations, si ce n'est qu'il nous appelait dans son bureau de temps en temps. Il
m'avait appelé une fois pour me dire qu'il y avait plein de choses bien, mais il
ne m'avait pas mis dans l'équipe (rire). Il était un peu imprévisible. Il
savait motiver ses joueurs sans trop parler. Il était dans le travail, dans tout
ce qu'on faisait à l'entraînement. Il y avait une alchimie autour de Robby. Il
était emblématique. Il avait porté les couleurs de l'ASSE, il avait été champion
de France avec l'ASSE. Il a apporté quelque chose de nouveau dans
l'entraînement. Il aurait été en difficulté aujourd'hui avec les médias, les
réseaux sociaux, mais c'était sa façon d'être et ça lui a pas mal réussi. Il a
beaucoup plus parlé après sa carrière d'entraîneur que pendant. Mais c'était sa
logique et son respect du jeu. Il nous a beaucoup apporté. Je l'appréciais
beaucoup. "
Christian Sarramagna
"En tant que joueur, Robert était un grand professionnel dans le travail. Au
contact des anciens comme Roby, nous avons eu la chance d'avoir des relations
importantes et du vécu très tôt dans nos carrières. Il y avait déjà un côté
pédagogue vis-à-vis de la nouvelle génération. En cela, il avait ce côté
visionnaire. Comme entraineur, il est devenu notre guide sur une très longue
durée, celui à qui nous devons beaucoup. Il nous apprenait ce qu'était le
dépassement de soi. Lors du match retour contre Kiev, Dominique Rocheteau
n'arrêtait pas de se plaindre des crampes, il voulait sortir. Robby s'est
approché pour lui dire : «?Regarde-moi Domi... Regarde-moi ! Les crampes, c'est
une douleur physique. Tu dois trouver en toi la possibilité de dominer cette
douleur parce qu'en aucun cas je ne te sortirai, j'ai trop besoin de toi. J'ai
tellement confiance en toi que tu vas nous qualifier ! C'est exactement ce
qu'il s'est passé."
Ivan Curkovic
"Nous avons vécu une collaboration très franche et réussie, parsemée d'années de
succès, d'amitié et d'amour. Même s'il y a eu quelques malentendus inévitables
sur la fin. Mais un entraîneur, ce n'est pas un ange et il a été très délicat.
Quand on met tout, bout à bout, on oublie facilement et on retient toujours plus
les choses positives. Je n'ai jamais vu une folie chez lui. Il ne se laissait
jamais aller à l'exagération. C'était peut-être dans sa nature. Mais cela a
aussi été sa grande force de savoir rester posé, quand tout le monde sautait et
dansait de joie. Parce qu'il n'est jamais facile de parvenir à tranquilliser la
joie.On parlait très souvent de football ensemble. Comme j'étais le joueur le
plus âgé et expérimenté, j'étais, sans prétention, son bras prolongé sur le
terrain. Mais c'est lui, qui restait l'entraîneur. Je savais rester à ma place
dans cette équipe exceptionnelle, avec des dirigeants qui l'étaient tout autant.
Roger Rocher était un président exceptionnel. Il m'a appris beaucoup de choses.
C'est grâce à Pierre Garonnaire (directeur sportif) que je suis venu à
Saint-Étienne. Et c'est grâce à "Robby" que j'ai pu m'entraîner de la sorte. Je
mets toujours ces trois hommes ensemble car ils sont indissociables. Et "Robby"
est le dernier des trois à être parti."
Patrick Revelli
"Renommer le centre d'entraînement du club Centre Robert-Herbin, c'est une
idée magnifique pour lui rendre hommage. C'était un entraîneur très exigeant,
avec lui-même d'abord, donc forcément avec ses joueurs. Finalement, notre équipe
en 1976 lui ressemblait beaucoup : sérieuse, avec un seul objectif en tête,
celui de gagner. C'est Roby qui a bouleversé les habitudes du football du
français quand il est devenu entraîneur. C'était très professionnel. Evidemment,
ces années à l'ASSE, ce sont les plus belles de ma carrière. Je suis arrivée à
17 ans, j'ai connu Roby en tant que joueur, puis après en tant qu'entraîneur. Ça
nous fait dix ans de vie commune au sein du club. S'il fallait ne choisir qu'un
moment, ce serait celui du match retour à Eindhoven en 1976, où on décroche la
qualification. Roby m'a serré très fort dans les bras. C'était un moment très
intense car c'était quelqu'un de solitaire, mais il partageait ses émotions à
travers le football."
Jean-François Larios
"J'avais déjà perdu
Rémy Vogel,
Michel Hidalgo et
Henri Michel. Maintenant, c'est au tour de "Robby". J'avais trois papas :
mon père biologique, mon grand amour, Monsieur Jean Larqué et lui. Ces gens ont
fait du bien à tout le monde. Voilà. J'ai perdu mon père. Un homme intelligent,
affectueux, humain, respectueux, mélomane et philosophe. Quand j'ai appris cette
triste nouvelle, j'ai dit à mon fils : "C'est toute ma vie qui part. C'est
pratiquement toute l'AS Saint-Étienne qui part avec lui, après Roger Rocher
(le président) et Pierre Garonnaire (le directeur sportif). Il ne
restera qu'une légende. Parce que pour moi, c'est lui qui incarnait le mieux les
Verts. Il adorait le club et il lui est resté fidèle. N'oubliez pas que Robert
Herbin a été d'abord un grand joueur de l'AS Saint-Étienne. Son palmarès parle
pour lui. Et vous savez, ce n'est jamais facile d'entraîner un club après en
avoir été le joueur. Il y est pourtant magnifiquement parvenu. C'est rare, de
voir un grand joueur devenir un grand entraîneur. J'espère que "Robby" n'a pas
souffert. Je n'ai jamais vu un entraîneur aller voir son président pour défendre
un joueur en lui disant : "Vous arrêtez de baiser (Gérard) Farison et
vous allez l'augmenter". C'était quelqu'un d'extraordinaire et l'idole de mon
père. C'est d'ailleurs pour cette raison que mon père biologique m'a fait signer
à Saint-Étienne, plutôt qu'aux Girondins de Bordeaux. Parce que "Robby" en était
l'entraîneur. Et parce que Jean-Michel Larqué, le fils de Monsieur Larqué, y
jouait aussi. Je suis arrivé à l'âge de 17 ans et trois mois après, il m'a fait
débuter comme ailier gauche. Il avait cette qualité de déceler tout de suite un
bon joueur."
Oswaldo Piazza
"La première chose qui m'a frappé, c'est sa conviction. J'ai vécu un an sans savoir où j'étais, je passais au travers des matches. Le club était venu me chercher à 11 000 km et je ne lui apportais rien. Roby a toujours cru en moi. Il voulait que je sois dans l'équipe. Il avait cette capacité à voir quelque chose chez un joueur. Il m'a mis ailier droit, milieu de terrain... Jusqu'à ce qu'il me trouve le poste de stoppeur. À ce moment-là, le plus content des deux, c'était lui.Les anciens disaient qu'il était feignant, pas un joueur très fin techniquement et qu'il ne s'entraînait pas. Et il nous faisait des entraînements de fou ! Il nous connaissait à la perfection et il nous demandait toujours plus. On travaillait toutes les semaines de la même manière parce qu'il voulait former une équipe à sa façon. Quand on vomissait lors de ses séances, il nous demandait : "Tu as pris ton petit-déjeuner à quelle heure ? Ah, c'est pour ça. Tu l'as pris trop tard."Il réclamait un avion privé pour que l'on puisse rentrer dormir chez nous, après les matches. Roby, c'était un révolutionnaire. Il a fait la révolution du football français avec les Verts comme fil conducteur. Les Verts de 76, c'était son équipe. Il l'avait en tête depuis longtemps. Il l'a bâtie avec des joueurs qui n'étaient pas des joueurs d'exception. La preuve, une fois partis, à part Dominique Rocheteau et un peu Dominique Bathenay, très peu ont continué à briller. Il nous a tout donné. Il a fait de nous des joueurs professionnels, des gagneurs, habitués aux bons résultats alors qu'on ne possédait qu'un groupe de quatorze joueurs. Il avait cette notion de groupe. Il ne parlait pas seulement aux onze titulaires avec ses mots justes et très précis. Il parlait à tout le groupe. Il te regardait dans les yeux, convaincu de ce qu'il te disait. Tout ce qu'il nous a inculqué m'a servi pour la vie. Je lui dois beaucoup, je ne le remercierai jamais assez."
Gérard Janvion
*Je suis arrivé en 1972 à Saint-Etienne, c'était le début de sa carrière de jeune entraîneur. C'est grâce à lui si j'ai fait une carrière de haut niveau aussi longtemps. Il a su donner leurs chances aux jeunes. J'ai beaucoup de peine. Je suis arrivé après les jeunes qui avaient participé à la coupe Gambardella notamment. Il y a eu Pierre Repellini, Alain Merchadier, Christian Lopez. Je venais des Antilles. Il a su me donner ma chance et j'ai su la saisir aussi. S'il ne m'avait pas incorporé au sein de l'équipe je crois que je n'aurais pas fait une si grande carrière. Ce n'était pas un entraîneur qui parlait beaucoup. Au stade Geoffroy-Guichard quand on jouait là-bas, quand il était sur le banc au bord de la pelouse à aucun moment il ne donnait des consignes aux joueurs ou ne leur parlait. Il attendait la mi-temps pour parler aux joueurs dans les vestiaires. Il n'était pas expansif sur le terrain tout comme dans la vie également. On s'est très peu côtoyés en dehors du football. C'était quelqu'un de rigoureux, un entraîneur honnête qui savait dire les choses en face. Je garde aussi en souvenir l'honnêteté de l'homme."
Christian Lopez
"C'est une terrible nouvelle. Je retiens d'abord de lui qu'il aura été un entraîneur innovateur. En 1972, il a énormément amené sur le plan de la préparation athlétique, avec un kiné à plein temps auprès de l'équipe. Cela ne se faisait pas à l'époque. Il était toujours dans une recherche médicale pour l'amélioration. C'était un nouveau type d'entraînement. Résultat : on était devant les autres équipes sur le plan athlétique, d'abord les équipes françaises puis européennes. Il était assez distant avec ses joueurs. Il avait joué avec une partie du groupe qu'il entraînait. Comme joueur, il était déjà comme ça. Il était dans son coin. A la fin des matchs, il fumait ses deux clopes assis dans le vestiaire et partait ensuite à la douche. Il ne parlait pas vraiment aux autres. Comme entraîneur, il parlait surtout aux cadres, qu'il ne touchait jamais, et instaurait une concurrence entre les jeunes, dont moi qui débutais.Il nous laissait libres à partir du moment où notre performance s'inscrivait dans le collectif. En 1973, l'équipe avait mal démarré le championnat. Lors d'un déplacement à Bordeaux, il nous a présenté l'adversaire, il s'est levé et il est parti de la salle de réunion en disant : "Je vous laisse vous organiser". On s'est tous regardés pendant deux ou trois minutes, on a fait des blagues et les cadres ont pris les choses en main. Il le savait. On a gagné 5-0 le match à Bordeaux et, à partir de là, nous avons commencé à gagner des rencontres."
Hervé Revelli
"En tant que joueur déjà, il a été quelqu'un important. Après, il a fait toute sa carrière à Saint-Etienne. Je pense que c'est le plus beau palmarès du foot français. On a gagné le championnat, la coupe. C'était vraiment quelqu'un d'ancré. C'était Le Stéphanois. Il était Parisien, il était Niçois mais il se considérait comme Stéphanois, comme beaucoup d'autres d'ailleurs, comme moi. On était Stéphanois avant tout. Que ce soit la ville, la Région, on perd quelqu'un de très grand. Il avait sa personnalité, il fallait le comprendre. J'ai fait chambre avec lui car il voulait faire chambre avec moi quand on était joueurs. Mais moi je l'avais compris. Il était spécial. Il fumait beaucoup déjà au départ. Il avait son petit monde. Je lui ai dit, je veux bien être avec toi mais dès que je suis dans la chambre, tu ne fumes pas. Il respectait beaucoup. Il avait son caractère, on aimait ou on n'aimait pas. J'ai joué six ans avec lui en tant que joueur. Puis il m'a fait revenir à Saint-Etienne. Je l'ai eu comme entraîneur pendant quelques années encore. C'était quelqu'un !"
Gérard Forissier (kiné du club entre 1973 et 2006)
« Dans l'intimité, c'était un type pudique mais loin d'être triste. Mais cette
image publique, même si elle tranchait, ce n'était pas de la comédie : il était
concentré, il avait naturellement ce comportement. J'ai une très belle photo de
la qualification contre Kiev (quart de finale retour de la Coupe des clubs
champions 1976, 0-2, 3-0 a.p.). Après le but de (Dominique) Rocheteau, on est
deux ou trois à se lever, les poings en avant. Et lui, il est impassible, les
mains dans les poches. Parce qu'il savait très bien qu'on pouvait encore en
prendre un."
Michel Platini
"Nous avons vécu ensemble de très belles aventures dans ce club qui ne ressemble
à aucun autre. De ces aventures qui marquent toute une carrière et fabriquent de
magnifiques souvenirs comme le titre de champion de France en 1981. J'ai aussi
une pensée affectueuse pour la communauté des supporters de l'ASSE qui viennent
de perdre l'un des plus grands entraîneurs de l'histoire du club."
Laurent Paganelli
"Quel Homme quelle vie. À la fois mythique et généreux solitaire et collectif
mystérieux et souriant cultivé et réservé . Il restera celui qui a le plus
defendu et démontré les vraies valeurs du football total .. Robert Herbin le
spynx mon guide rentre aujourd'hui dans la légende."
Didier Deschamps
"Évoquer Robert Herbin, c'est évoquer la légende des Verts, l'un des plus
beaux chapitres de l'histoire du football français. Je veux saluer la mémoire de cette très
grande personnalité de notre sport, disparue lundi à
Saint-Étienne, une ville qu'il avait inondée de bonheur et de fierté. Je n'avais
que sept ans, en mai 1976, lorsque l'AS Saint-Étienne s'est inclinée à Glasgow
en finale de la Coupe des clubs champions (0-1 face au Bayern Munich),
l'équivalent, alors, de la Ligue des champions, après un parcours qui avait
passionné la France entière. Comme beaucoup de Français, j'ai gardé en mémoire
quelques souvenirs de cette épopée, le défilé sur les Champs-Élysées le
lendemain de la finale perdue notamment. Saint-Étienne avait alors gagné le
coeur du pays."
Noël le Graët
"C'est un décès qui nous peine parce qu'il avait à la fois quelque chose de
remarquable, de discret et de fort. Il était passionné par son équipe. Il savait
faire jouer au football avec beaucoup de discrétion. Robert Herbin, c'est un
monument du football. C'était quelqu'un de sérieux, rigoureux, un entraîneur
hors-pair, quelqu'un de respecté et de respectable. "
Fabrice Grange
"Il a été un grand artisan de l'amour dont bénéficie L'
@ASSEofficiel
en France grâce aux nombreux titres gagnés avec ce Club. Il fait parti de ces
personnes qui ont marqués le Football Français et L'ASSE. Reposez en paix MR
HERBIN et une grosse pensée pour vos proches."
Loris Néry
"C'est l'entraîneur mythique des Verts pour l'éternité. Robert Herbin était
adoré de tout le monde à Saint-Etienne, sa disparition fait beaucoup parler ici.
Moi-même, ça me touche énormément même si je n'étais pas né au moment de
l'épopée des Verts en 1976. C'est un grand monsieur que j'avais eu la chance de
croiser plusieurs fois lorsque j'étais au centre de formation de l'ASSE. Je me
souviens d'une interview au cours de laquelle Robert Herbin avait parlé de moi
en bien, ça m'avait rendu très fier. C'est vraiment dommage que la situation
actuelle, avec le Coronavirus, empêche les supporters de Geoffroy-Guichard de
lui rendre un magnifique hommage. Il faudra attendre quelques mois pour voir un
Chaudron plein à craquer qui salue la mémoire de Robert Herbin."
Bernard Pivot
"Robert Herbin, joueur et entraîneur mythique des Verts, célèbre pour ses
succès et ses silences, son palmarès et sa discrétion, est mort ? est-ce un
hasard ? ? alors que les stades sont silencieux et que pas plus de vingt
personnes pourront être à ses obsèques. J'avais le privilège, à
Geoffroy-Guichard, d'aller dans le vestiaire après le match. J'y rencontrais les
joueurs, mais aussi Roger Rocher, le président, Pierre Garonnaire, le recruteur,
Robert Herbin, l'entraîneur. Morts tous les trois. Ce matin, le vert est la
couleur du deuil."
Laurent Battlès
"Une grosse pensée pour la famille et les joueurs mais aussi les
supporters qui ont connu ce grand entraîneur des Verts MR ROBERT HERBIN RIP...
Maxime Bossis
"À 15 ans, alors que j'étais en finale du concours du jeune footballeur, le
premier match pros que je vois, c'est Nantes-Saint-Etienne en finale de la coupe
de France à Colombes. Nantes prend 5-0. Robert Herbin était le capitaine.
C'était un très bon joueur. Par la suite, je l'ai vu une ou deux fois lorsque
j'étais directeur sportif à Saint-Etienne. On a eu très peu d'échange parce
qu'il avait un ?il assez critique sur tout ce qui s'est fait après lui. Je l'ai
plus croisé quand il était entraîneur des Verts. C'était le meilleur ennemi du
FC Nantes des années 70. Il a incarné le Saint-Etienne de la grande époque où
toute la France était derrière les Verts, y compris nous les Nantais. On avait
l'impression qu'il n'avait aucune émotion. C'était assez particulier cette façon
d'intérioriser."
Gilbert Gress
"Il avait ce souci de sortir le ballon proprement. C'était une époque où, en France, quand on faisait une passe latérale, ça sifflait de tous les côtés. Il fallait balancer le ballon devant ! Jouer vertical - droit au but, comme on dit à Marseille. Roby, il avait une très bonne technique et un très bon jeu de tête, ce qui faisait de lui un libéro comme Beckenbauer. Il faisait partie de ces entraîneurs qui étaient des seigneurs. Albert Batteux, Lucien Leduc, Jean Snella, José Arribas, quelques autres encore et Roby Herbin. C'est des gens qui ne critiquaient jamais l'entraîneur de l'équipe adverse - alors qu'ils auraient pu le faire, comme ils gagnaient souvent. La grande différence entre le football de Saint-Étienne et celui de l'OM et des autres équipes de l'époque, c'est que l'on voyait chez les Verts des défenseurs qui attaquaient. Je pense à Piazza. Au moment où l'adversaire avait le ballon, il y avait onze défenseurs sur le terrain. Saint-Étienne, c'était déjà le football moderne."
Fabien Boudarène
"Salut Robert, Salut Roby, Salut Coach.
Une immense tristesse m'envahit aujourd'hui. Tu as été l'un des premiers à me lancer dans le grand bain en me faisant porter le maillot vert. Tu as toujours été là pour moi dans chaque moment important de ma carrière qu'ils soient bons ou mauvais. Nous avions le même poste sur le terrain.Tu avais toujours les mots justes quand tu me convoquais dans ton bureau pour me remonter les bretelles et de me demander "d'aller chercher encore plus loin mentalement car le courage tu l'as naturellement tu es Stephanois !" (chose qui d'ailleurs ne m'aura jamais quitté tout au long de ma carrière). Tu as été le premier à me surnommer (Boubou), "le guerrier au mental d'acier" ! Moi le Stephanois et tout Le Peuple Vert sommes en deuil aujourd'hui, merci de ta confiance et de ta bienveillance que tu auras eu à mon égard. J'espère que tu auras des adieux dignes pour tout ce que tu as accompli à Saint-Étienne.Je pense bien évidemment très fort à toute ta famille et présente mes condoléances les plus sincères."
André Fefeu
"Pour nous, c'était Roby. Notre relation avait débuté avant Saint-Etienne puisque nous avons fait le Bataillon de Joinville mais aussi la guerre d'Algérie au même moment. Je me rappelle qu'à Joinville, Robert s'était trouvé une petite maison à l'écart du Bataillon, où il vivait seul? Sa disparition me fait la plus grande peine. Robert était peut-être un solitaire, mystérieux, mais je m'entendais plutôt bien avec lui. En tant que capitaine, il décidait du positionnement. À côté de ça, Roby pouvait être exécrable avec certains ! Sur le terrain, même s'il ne faisait pas le poids, il ne fallait pas venir le chatouiller, et encore moins l'emmerder ! Il aimait le beau jeu et partageait la même conception du football que les Stéphanois Georges Bereta et Aimé Jacquet ainsi que l'entraîneur Jean Snella : les hommes de l'époque. En 1966, lorsque nous avons été recrutés avec Bernard Bosquier, mon copain de chambre, l'accueil a tout de suite été bon dans l'équipe. Entre le championnat et la Coupe de France, on gagnait tout? sauf la Coupe d'Europe, on n'a pas fini le travail à l'époque. Roby était le roi. On a vécu de belles choses avec Roby. Certains le trouvaient un peu marginal, pas bavard, mais moi je l'aimais bien? Il laisse une image énorme."
Ghislain Printant
"Je suis triste de voir partir le Sphinx. On l'avait côtoyé avec Jean-Louis, lors d'un repas pour ses 80 ans où étaient présents de nombreux anciens, puis on le croisait quelque fois à l'Etrat. Il était fidèle à son image, très simple, réservé, parlait en toute modestie. Les gens écoutaient ses paroles. Il a été celui par qui le renouveau du foot français est arrivé. Le nombre de titres qui ont été remportés avec lui, déjà en tant que joueur puis surtout en tant qu'entraîneur, c'est considérable. Il a été le déclencheur du succès pour le foot français, il l'a décomplexé à l'image de Michel Hidalgo puis Aimé Jacquet. Il avait façonné un ensemble de joueurs. En tant que supporter dans ma jeunesse, il m'a emmené avec les Français à se découvrir dans le football après une longue traversée du désert. Vraiment, l'aventure européenne, les titres, cette finale à Glasgow ont fait de lui un personnage à part. Pour en avoir parler avec Dominique Rocheteau et Ivan Curkovic, on voyait toute la place qu'il avait pu prendre dans ce club. Même si l'ASSE lui rendra hommage dans le futur, c'est dommage que des gens comme lui, comme Hidalgo n'aient pas pu avoir les adieux qu'ils mériteraient."
Bernard Caiazzo
"Le peuple vert est en deuil, mais c'est tout ceux qui aiment le football français qui doivent ressentir une immense peine. Nous garderons le souvenir à jamais d'un grand joueur international mais encore plus d'un coach d'exception qui a su redonner sa fierté à notre football à un moment ou nous étions au creux de la vague. Si la France a pu conquérir une place de grande nation du football, c'est grâce à des hommes comme Robert Herbin qui ont été les pionniers d'un renouveau inespéré à l'époque. Je garde le souvenir de nos conversations ces dernières années avec Roby sur le football, mais aussi sur les chiens dont nous partageons la passion comme avec Roland Romeyer. Roby adorait les Leonberg et il me demandait toujours des nouvelles de mes trois gros Leonberg qui sont des animaux très affectueux. Un homme qui aime à ce point les animaux est toujours une bonne personne."
Christophe Galtier
"Monsieur Herbin,
Merci pour toutes ces soirées que vous nous avez fait vivre devant nos
téléviseurs. Je n'oublierais pas nos échanges autour d'un café ces 9 années
passées à l'ASSE.
Qui c'est le plus fort ? Évidemment, c'était vous! Toutes mes condoléances à
votre famille, reposez en paix."
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