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Christian Lopez : "On était des gens humbles"
Christian Lopez
Il y a quarante ans, l'AS Saint-Etienne disputait la finale de la Coupe d'Europe des clubs champions. Malgré leur défaite en finale (1-0) face au Bayern Munich, les Verts de 76 sont devenus des héros nationaux, célébrés cette semaine à Saint-Etienne. Christian Lopez, le libéro de cette équipe, évoque cet anniversaire et déroule le fil de ses souvenirs.
Vous retrouvez actuellement vos anciens coéquipiers pour les
festivités du
40e anniversaire de la finale de Coupe d'Europe disputée avec l'AS
Saint-Etienne à Glasgow. Ãtre honoré ainsi vous ravit ou fait remonter les
larmes de la défaite (1-0) contre le Bayern Munich ?
Christian Lopez : Quarante ans après, c'est évidemment positif. On a
quand même disputé une finale de Coupe d'Europe ! Même si on l'a perdue, c'est
un agréable souvenir, mais c'est surtout le fait de se retrouver tous ensemble
qui me fait plaisir. D'autant qu'on ne sait pas si on sera encore là dans dix
ans... Et puis nous avions déjà été tous réunis pour certains anniversaires,
mais jamais à Saint-Etienne. A nos yeux, cela donne encore un peu plus
d'importance à cet événement.
Pourquoi parle-t-on plus des 40 ans de cette défaite que des 20 ans
de la victoire du Paris Saint-Germain en Coupe des vainqueurs de coupes ?
C'est un ensemble de choses. Déjà , nous avons vécu une épopée extraordinaire,
avec des renversements de situation, alors que le football français n'avait plus
rien connu de tel depuis une vingtaine d'années et le Stade de Reims (finaliste
en 1956 et 1959, NDLR). Nous avions aussi la âchanceâ, à ce moment-là , que très
peu de matches soient télévisés. Cela faisait donc de nos rencontres européennes
de vrais rendez-vous pour le public, qui s'est attaché à notre équipe et a pris
beaucoup de plaisir grâce à elle.
L'ASSE a aussi beaucoup innové à l'époque. Merchandising, supervision
des adversaires, préparation athlétique, etc...
Il y a eu un
changement total à ce niveau-là quand Robert Herbin a pris la direction de
l'équipe en 1972. Nous étions aussi les premiers à nous déplacer en avion plutôt
qu'en train ou en bus. Pendant deux, trois ans, on a gagné des matches en fin de
partie parce que nous étions mieux préparés que la concurrence, le club avait un
temps d'avance sur ses adversaires. Saint-Etienne a apporté beaucoup aux niveaux
national et international. Je suis persuadé qu'à travers ce que l'on faisait en
Coupe d'Europe, on a apporté un changement au football français dans l'état
d'esprit, l'envie de gagner les matches.
Tout n'est pas toujours rose dans un vestiaire, mais cette génération
76 a toujours plaisir à se revoir. Comment l'expliquez-vous ?
Dans
le football actuel et futur, je ne sais pas s'il y aura une équipe capable de se
réunir au complet dix, vingt ou trente ans après... Avoir été formés ensemble,
pour pas mal d'entre nous, puis avoir partagé notre quotidien pendant toutes ces
années avec des moments fantastiques a créé des liens. On est très uni et
content de pouvoir se retrouver, de pouvoir se chambrer. Si, demain, l'un de
nous rencontrait des difficultés, nous serions tous là pour l'aider.
Dans son livre «Nos années en Vert», Jean-Michel Larqué écrit : «Nous
étions des gens normaux au milieu de gens normaux (...) Nous ne vivions pas en
marge de la société sur la planète Grosse Tête dans la galaxie Pognon.»
C'est tout à fait cela. On avait la chance d'être des gens humbles. On nous l'a
appris, à Saint-Etienne. Mes copains et moi sommes arrivés à 16 ans de nos
petits clubs et on s'est tout de suite entraîné avec les pros. Quand l'un d'eux
nous disait quelque chose, on était au garde-à -vous. Et si on avait le malheur
de répondre, on se faisait reprendre par l'entraîneur des pros, Albert Batteux,
Pierre Garonnaire (le recruteur, NDLR) et l'entraîneur de la réserve, Robert
Philippe. Même si on avait raison ! Dans la ville ouvrière qu'était
Saint-Etienne, nous avons aussi appris à respecter le fait que les gens qui
payaient leur place pour venir nous voir étaient des mineurs. La mentalité est
différente, désormais. Les jeunes doivent aussi se protéger davantage. Avec les
réseaux sociaux, tout se sait. Regardez ce qu'il s'est passé pour les joueurs du
PSG partis à Las Vegas après leur victoire en Coupe de la Ligue...
Vous parle-t-on toujours autant de votre retour défensif en quarts de
finale sur Oleg Blokhine, qui aurait sans doute qualifié le Dynamo Kiev s'il
avait marqué ?
Quand des personnes m'abordent, elles citent deux
faits de jeu me concernant : l'intervention sur Blokhine et celle, manquée, sur
Fairclough, lors de notre élimination à Liverpool la saison suivante. Kiev fait
partie de l'histoire par rapport à ce qu'il s'est passé derrière, avec le but de
Hervé Revelli dans la continuité de l'action, puisqu'on revient à 2-1 sur
l'ensemble des deux matches au lieu d'être mené 3-0 et qu'on finit par se
qualifier. Si on n'avait pas marqué... on ne m'en parlerait plus (il rit).
Tout cela a presque occulté votre carrière internationale (39
sélections, 1 but), marquée par deux Coupes du monde en 1978 et 1982, avec une
entrée en jeu lors du mythique France-Allemagne à Séville.
Je suis
content de mes sept ans en bleu. Mon seul regret, c'est de ne plus avoir été
sélectionné après 1982. Cette année-là , j'ai quitté l'ASSE pour Toulouse, où
j'ai accompli une première saison fantastique, mais je n'ai pas été rappelé. Ne
pas avoir participé à l'Euro 84 reste ma plus grosse déception. Je pense que
j'aurais pu et peut-être même dû le jouer, mais le sélectionneur (Michel
Hidalgo, NDLR) a fait ses choix.
Comment avez-vous vécu le déclin de l'ASSE jusqu'à l'affaire de la
caisse noire ?
En 1977, avec la même équipe, on se fait éliminer de
justesse en quarts de finale par Liverpool, notamment en raison d'erreurs
individuelles... Un an plus tard, beaucoup de joueurs ont commencé à partir :
Dominique Bathenay, Hervé et Patrick Revelli, Christian Synaeghel, etc. Le club
a changé de politique, avec davantage de joueurs recrutés à l'extérieur : Michel
Platini, Johnny Rep, Patrick Battiston, Jacques Zimako, etc. Ce n'était pas sans
poser problème puisque cette stratégie était voulue par le président Rocher,
mais pas par Robert Herbin, notre entraîneur.
Qu'est-ce que cela a changé ?
L'état d'esprit et la
mentalité n'étaient plus les mêmes. L'équipe jouait plus sur son talent que sur
la solidarité, la solidité, notre force au milieu des années 70. Attention : les
recrues étaient toutes des éléments confirmés et de grande valeur, mais cela ne
suffit pas. On peut être très bon, si on ne se bouge pas le c.. sur le
terrain... On a réussi quelques coups d'éclats, comme à Hambourg (victoire 5-0)
ou contre le PSV Eindhoven (6-0), mais, dans les moments plus difficiles, on
n'avait plus cette combativité.
Les querelles internes, comme celle entre Michel Platini et
Jean-François Larios, ont-elles pollué l'atmosphère ?
Ce n'était pas
évident dans un vestiaire où rejaillissaient les problèmes personnels. Malgré
tout, on a été champion de France et finaliste de la Coupe de France en 1981, 2e
et finaliste à nouveau la saison suivante. Au niveau national, on était là !
L'affaire de la caisse noire a éclaté au grand jour le 1er avril
1982. Comment vous, les joueurs, la viviez au quotidien, en pleine préparation
d'une finale de Coupe de France ?
On n'y pensait pas. Pour nous,
tout se passait au-dessus du vestiaire, du terrain. Une fois qu'il a été révélé
qu'on avait tous perçu de l'argent non déclaré, on se doutait qu'on subirait un
redressement fiscal, mais nous n'avons été réellement inquiétés qu'un peu plus
tard, en étant convoqués par la brigade financière de Lyon.
Est-ce pour cela que vous avez quitté l'ASSE, en 1982 ?
Non, j'aurais aimé rester à Saint-Etienne. Il me restait un an de contrat, je
voulais prolonger. Robert Herbin souhaitait me faire jouer stoppeur plutôt que
libéro, poste auquel j'avais accompli toute ma carrière... Finalement, il m'a
laissé libre et j'ai signé à Toulouse. Je suis parti avec de grands regrets.
Oui, ça m'a vraiment fait ch...
Source : Le Figaro
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