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Nora Coton-Pelagie : "Marseille a un projet d'avenir en D1 féminine"

Nora Coton-Pelagie

Interview de Nora Coton-Pelagie, nouvelle joueuse de Marseille en D2 féminine sur le site spécialisée des joueuses l'Olympique de Marseille, http://www.olympiennesetmarseillaises.fr/.

Nora Coton-Pelagie

Tu as intégré le Centre National de Formation de Clairefontaine (le seul de son genre à l’époque) en 2004, à 16 ans. Tu y as passé 4 ans. Quels souvenirs en gardes-tu ?

De bons. À l’époque, c’était effectivement le seul pôle, donc l’élite. 40 filles du même âge – deux promotions de 20 –, ça laisse forcément de bons souvenirs. Sportivement, j’y ai appris les bases. Tactiquement, là que j’ai le plus progressé, techniquement aussi. J’ai été à bonne école, en fait.

Quelles étaient tes camarades là-bas, parmi les joueuses aujourd’hui assez connues ?

Louisa [Nécib], Amandine Henry, Laure Boulleau… Quand j’y suis entrée, il y avait encore Camille Abily, Sonia Bompastor… En fait, les trois quarts des filles qui sont en A aujourd’hui…

Tu vas ensuite jouer un an à Soyaux, puis tu rejoins ensuite le PSG, où tu restes 4 saisons, pouis Issy-les-Moulineaux pour une saison. L’équipe termine 11e et est reléguée en D2 en fin de saison. Tu choisis de rebondir à l’AS Saint-Étienne qui affiche alors des ambitions qui ne seront pas vraiment tenues. Tu y restes deux ans. Que peux-tu dire de ces deux saisons dans le Forez et comment expliques-tu l’échec de ce club en championnat ?

Saint-Étienne est une ville portée sur le foot. Qu’il s’agisse des garçons ou des filles, le club représente beaucoup au sein de cette ville. Humainement, j’y ai passé deux superbes années. Après, sportivement je ne m’y retrouvais pas forcément. Le problème à Sainté, et qui est en train de se régler, était la jeunesse de l’équipe. Des jeunes de qualité, on peut en citer pas mal passées par Saint-Étienne et qui jouent maintenant dans de grands clubs[i] . Après, je ne sais pas. Peut-être la gestion, la ville [rire], je n’en sais rien !

Penses-tu que Saint-Étienne est « victime » quelque part de l’omniprésence dans la région de l’Olympique Lyonnais, au niveau du football féminin ?

Non, je ne pense pas. Chez les filles, il n’y a pas du tout la rivalité qui peut exister chez les garçons. Et je ne crois pas que les filles de la région aient davantage tendance à aller à l’OL qu’à l’ASSE. Quand on voit les résultats des U19 de Saint-Étienne, elles en ont toujours de très bons, se placent systématiquement dans le carré de l’élite à la fin.

Cette saison, tu as décidé de rejoindre l’Olympique de Marseille, avec trois de tes coéquipières stéphanoise, Léonie, Barbara et Charlène, et bien que l’OM soit encore en D2. Tu y as retrouvé Caro. Est-ce que c’est elle qui t’a conseillée à Christophe ? Comment s’est fait le premier contact avec l’OM ?

Nous avions joué contre l’OM en amical [5-0 pour l’ASSE en premier match de préparation à l’été 2014] et en Coupe de France [8e de finale, victoire 2-0 pour l’ASSE]. Caro avait déjà parlé de moi à Christophe, et quand nous avons joué ces matchs, Christophe a été séduit par ma performance, et voilà. Un contact a été établi. Moi, je n’ai fermé la porte à aucun club, j’avais plusieurs propositions. Et c’est le contact avec Christophe qui m’a fait venir à l’OM.

La perspective de passer au minimum un an en D2 ne t’a pas rebutée ?

Non, car c’est un club avec un projet d’avenir qui a l’intention de monter en D1 avec beaucoup d’ambitions.

Peux-tu me dire un mot sur les trois autres recrues vertes qui t’ont accompagnée à l’OM ?

Charlène [Torossian, actuellement blessée avec une rupture des ligaments croisés], je n’ai pas beaucoup évolué avec elle, puisqu’elle jouait avec les U19. Léonie [Multari] est une jeune joueuse [19 ans] en devenir, et Barbara [Bouchet] une bonne gauchère. Léonie m’impressionne pas mal depuis le début de saison en défense centrale. Elle a un fort caractère, c’est une défenseure avec de l’assurance. On ne peut pas appeler ça de l’expérience vu son jeune âge et le fait qu’elle n’a pas beaucoup évolué en D1, mais je pense que c’est inné chez elle. Elle a beaucoup de qualités.

Parmi tes qualités, il y a cette capacité à éliminer l’adversaire sur un contrôle orienté qui permet aussi de l’éviter. Je me souviens que Gaétane Thiney, qui a cette même qualité, un de ses traits caractéristiques, l’expliquait par ce fait d’avoir joué longtemps avec les garçons et appris ainsi à éviter les contacts physiques sur un simple geste.

À l’époque, on jouait davantage avec las garçons. Aujourd’hui, il y a plus de clubs féminins, alors peut-être que ça se perd. Oui, je pense que ça vient de là. De plus, on jouait sur des petits terrains, à 4 contre 4, ou 5 contre 5. Donc, du jeu direct, avec des espaces réduits et des adversaires à proximité, il fallait donner le ballon très vite.

Sur quels points estimes-tu pouvoir encore progresser ?

Athlétiquement. Aussi bien en capacité d’endurance que musculairement. Ce serait déjà pas mal. Après, mon jeu de tête [rire]. On peut toujours progresser, même techniquement. J’ai encore des choses à apprendre.

Tu évolues à l’OM en meneuse de jeu, en numéro 10, avec Caro et Pauline au milieu et Bret devant toi. Le moins qu’on puisse dire est que tu sembles avoir pris tes marques très, très vite avec elles.

C’est forcément plus facile de s’entendre sur le terrain quand à l’extérieur on s’entend bien. Caro est une amie de longue date, donc c’est facile. Le jeu que demande Christophe me correspond, donc ça a été assez facile de me mettre dans le bain avec du jeu dans l’entrejeu. C’est vrai qu’avec Caro et Pauline on se trouve plutôt bien. Après, Bret, avec son expérience et sa qualité de déplacement, il faudrait vraiment être nulle pour ne pas arriver à lui mettre au moins un bon ballon dans un match !

L’OM, c’est de l’expérience avec toi, Sandrine, Caro, mais aussi une grande jeunesse sur le reste de l’effectif, avec notamment trois jeunes filles de 15 et 16 ans titulaires : Maëlle [Lakrar], Tess [Laplacette] et Cindy [Caputo]. Est-ce qu’elles t’étonnent, ces jeunes, qui jouent sans complexe dans un football féminin pourtant de plus en plus sophistiqué et exigeant, que ce soit physiquement ou tactiquement ?

Pas vraiment, parce que je me dis encore heureux qu’à 15 ans on ait de l’insouciance et de la fougue ! Mais là peut être le problème : le jour où elles vont prendre conscience qu’il faut réfléchir. En général, on est moins bon quand on réfléchit. Après, elles ont énormément de qualités. Les trois que vous avez citées sont des joueuses de qualité, et ça fait du bien de voir des jeunes aussi prometteuses.

Comment faire pour progresser et mûrir, sans perdre cette précieuse insouciance ?

Je pense que c’est une question de confiance. En soi, mais aussi de l’entraîneur. Quand on est en confiance, on tente, et quand on tente, on est au moins en possibilité de réussir. Là, je crois que l’arrivée de joueuses-cadres et d’expérience a donné de la confiance aux autres qui avaient des qualités, mais sont aujourd’hui plus à l’aise.

Vu que tu n’es pas et n’as pas été professionnelle dans le passé, puis-je te demander quelle est précisément ton activité professionnelle ?

Là, je cherche un travail à mi-temps, dans la vente.

Bon, on fait passer le message… Embaucheurs, si vous nous lisez… Tu as connu toutes les sélections nationales de jeunes, U17, U19, U20, même les A’. Tu as participé à une CM U20 en 2008, y marquant un but nominé par la FIFA parmi les 10 plus beaux de l’édition. Mais tu n’as jamais été appelée en A, alors que tu avais déclaré rejoindre l’ASSE il y a deux ans pour essayer de l’intégrer. Est-ce que c’est pour l’instant le regret dominant de ta carrière, est espères-tu encore pouvoir y accéder ?

Je n’ai pas vraiment de réponse… [Longue réflexion] Ce serait mentir que de dire que je ne veux pas évoluer au plus haut niveau, mais là je suis essentiellement concentrée et axée sur mon club. Avant tout l’OM et la montée.

Revenons une seconde sur la CM U20 en 2008, au Chili. Quart de finale contre le Nigéria. Tu commences sur le banc et entres à la mi-temps. Et c’est toi qui délivres une passe décisive à Eugénie Le Sommer pour l’égalisation à deux partout, et qui marques le but de la qualification d’une superbe frappe des 20 mètres. Ça, je suppose que ça reste un très grand souvenir ?

Oui, vraiment ! Au-delà des résultats, on avait un groupe qui vivait très bien, et ça reste un de mes meilleurs souvenirs. Bien sûr, on était forcément déçues de perdre ensuite en demi-finale, mais ce sont les aléas du football.

Tu découvres, je le disais, la D2. Qu’en penses-tu ?

Il y a encore un fossé entre D1 et D2. Mais je pense que le niveau s’est élevé comparé aux années précédentes. Il y a moins d’écarts qu’en D1, avec les quatre gros. En D2, chaque match est important et on peut faire un faux pas même contre les derniers.

Comment juges-tu votre début de saison ?

Plutôt bon. Que ce soit dans les résultats ou dans le jeu. On a encore des choses à peaufiner. Christophe y travaille, nous aussi. Même si ce n’est pas vraiment un faux pas, il est certain que le match nul à Grenoble était assez difficile. Après, chez elles, devant leur public, on va dire qu’un nul là-bas reste quand même une bonne opération.

Le niveau actuel de l’équipe te surprend-il par rapport à ce que tu attendais en arrivant cet été à l’OM ?

J’avais déjà beaucoup d’informations via Caroline. Je savais qu’il y avait des joueuses de qualité, d’autres qui allaient arriver, les Stéphanoises bien sûr, et puis d’autres que je connaissais. Donc, surprise non, pas vraiment.

Qu’est-ce qui fera, d’après toi, que l’OM montera ou pas ?

La concentration et la régularité. Si l’on reste concentrées et que l’on continue comme depuis le début, il n’y a pas de raison que ça ne marche pas. Il y a toujours un relâchement contre les « petites » équipes, alors j’espère que l’expérience de l’année dernière, plus celle des nouvelles arrivées permettront d’éviter ce genre de faux pas.

Si tu devais conseiller une joueuse, française ou étrangère, à Christophe Parra pour la deuxième partie du championnat si l’OM choisissait de recruter, ou l’an prochain en D1 si l’OM monte, qui citerais-tu ? Qui aimerais-tu avoir à tes côtés ?

Pour diverses raisons, le sportif comme l’extra-sportif, je dirais Charlotte Lozé. Quelqu’un avec qui je m’entends très, très bien en dehors du terrain. Et sur le terrain, on se trouve les yeux fermés. On a évolué ensemble à Clairefontaine, au PSG et à Issy, là où elle joue toujours en D2. À l’époque, elle jouait au milieu, dans le couloir, mais depuis quelques années elle est passée en 6. Donc, je dirais elle.

Source : © olympiennesetmarseillaises.fr/2015

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