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Patrice Carteron livre ses vérités sur son départ de la sélection du Mali

Patrice Carteron

Patrice Carteron livre ses vérités sur son départ de la sélection du Mali.

Peut-on vous appeler sélectionneur ou ex-sélectionneur des Aigles du Mali ?

Je suis ex-sélectionneur depuis que le vice-président de la Femafoot, Moussa Konaté, m'a signifié mon renvoi lors du rassemblement de l'équipe à Nantes le lundi 27 mai dernier.

Pourquoi avoir signé avec le T.P Mazembe alors que vous êtes sous contrat avec la Femafoot jusqu'au 31 juillet 2014 ?

Mon contrat court effectivement jusqu'en juillet 2014 avec des clauses de rupture. Il s'agit dans un premier temps de la qualification pour la phase finale de la Can 2013 et atteindre au moins les demi-finales, dans un second temps la qualification pour la Coupe du monde Brésil 2014. Autant dire que c'est un contrat couperet, ce même contrat ne m'interdit pas de signer pour un club en plus de ma fonction de sélectionneur.

Comment vous avez géré votre probable arrivée au T.P Mazembe avec la Femafoot ? Y-a-t-il eu des discussions préalables avec la Femafoot ?

Bien évidemment, j'ai exprimé le souhait d'entraîner en club. Mais ce scénario était conditionné à ce que je manage les 2 matches de Coupe du monde des Aigles de juin 2013 à Bamako. Il me restait au maximum 5 matches pour la saison à gérer avec les Aigles, ce qui me semblait facile à respecter. Le vice-président, Moussa Konaté, m'a supplié de venir en juin pour les deux matches et que nous évoquerions la suite. Depuis, aucune nouvelle malgré mes appels et mes mails jusqu'à ma venue à Nantes le 27 mai dernier.

Pour la Femafoot, vous avez trahi pour des fins financières. Elle vous qualifie même de traitre. Quelle est votre réaction à ce sujet ?

Les joueurs et le staff savent ce que j'ai fait pour les couleurs du Mali. Je suis venu aider votre peuple au pire moment de votre histoire alors que les sirènes du Golfe Persique résonnaient à mes oreilles. J'ai choisi de vivre à Bamako pour m'intégrer, être performant. Après, je comprends qu'il soit plus facile de me trainer dans la boue que d'expliquer pourquoi c'est le même scénario qui se répète depuis 10 ans à la Femafoot. J'ai fait le choix l'année dernière en aidant le peuple malien et son football à un moment critique de son histoire avec une guerre terrible. J'avais la possibilité d'aller aux Emirats Arabes Unis et gagner beaucoup d'argent. J'ai gagné beaucoup d'argent en tant que joueur, ce n’est pas mon choix prioritaire d'entraîner pour l'argent. Par contre, ça fait plusieurs mois que j'avais décidé de toute façon de quitter la sélection malienne à la fois pour retrouver un travail en club à partir de fin juin. C'est pour cela que je souhaitais démissionner à l'issue des deux matches en juin. Or, les choses se sont précipitées mais encore une fois je ne vois pas de manière positive les perspectives du football malien pour les mois à venir.

Il se murmure à Bamako qu’il y a eu beaucoup de problèmes entre vous et la Femafoot pendant la Can 2013 et lors de Rwanda-Mali (3e journée éliminatoires Coupe du monde 2014)…

Tout à fait. J'ai eu des problèmes contractuels depuis le début et je préfère ne pas évoquer la gestion et l’organisation de l’équipe car il y a trop de manques. Mettez-vous à ma place quand on me propose de garder une médaille de bronze pour Sambou Yatabaré alors qu’il nous lâche après deux matches à la Can. Mettez-vous à ma place quand nos billets d’avion ne sont pas prêts pour partir au Rwanda. Mettez-vous à ma place quand on ne peut pas embarquer, les visas ne sont pas arrivés à Paris. Mettez-vous à ma place quand les joueurs m’appellent en pleine nuit au Rwanda parce que leurs billets n’ont pas été réservés.

A propos du stage de Nantes, selon nos sources, vous avez été «chassé» ce lundi lors du regroupement par Moussa Konaté.

Je me suis présenté en n’ayant pas reçu de convocation pour bien signifier que je souhaitais coacher l’équipe pour les matches à venir. C’est le cœur gros que j’ai dû entendre qu’il avait pris la décision de m’écarter et quelle souffrance que de regarder mon ami Pathé Diallo (sélectionneur adjoint) et mes poulains jouer contre ma région natale sans que je puisse les aider.

Quelle est votre position par rapport à la situation qui prévaut ?

Je suis à la disposition de la Fédération malienne de football et surtout du peuple malien. J’aurais aimé pouvoir vivre ces deux matches à Bamako. Je suis triste de passer de longs mois en une semaine d’ami intime à traitre pour le vice-président de la Femafoot, Moussa Konaté. Il va y avoir des élections à la Fédération et en politique également c’est très compliqué et j’ai subi cette instabilité depuis des mois. Je ne vois pas comment les choses peuvent s’améliorer. Il vaut mieux se retirer au moment où le Mali se classé 26ème… On a été la 24ème nation au monde, c’est un record dans l’histoire du Mali. Je laisse cette nation en tête de son groupe, je me retire au moment où tout va bien. Il faut savoir le faire.

Le Mali entier vous aime et vous apprécie. Avez-vous un message particulier ?

Je remercie tous les Maliens du fond du cœur de m’avoir adopté. J’espère que mon départ servira d’électrochoc pour permettre aux footballeurs maliens d’être enfin mis dans les meilleures dispositions. Merci au président et au ministre des sports pour leur aide, mes dernières pensées vont à Pathé, mon ami, mon frère. Laissons-le travailler sur la durée car il est prêt pour cette mission. Pathé, je ne pourrai retenir mes larmes en chantant avec toi : «… Les champs fleurissent d’espérance, les cœurs vibrent de confiance …» Merci pour tout ! Vive le Mali !

Retrouvez l'intégralité de l'interview sur ce lien.

Source : Journal du Mali


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